techno-science-2Madagascar recèle une biodiversité extraordinaire, mais, depuis quelques décennies déjà, les forêts de l'île, ces jardins botaniques et zoologiques naturels, subissent des attaques sans commune mesure, et leurs occupants avec elles. La déforestation effrénée atteint les biotopes propres à des espèces animales et végétales fascinantes par leurs différences et spécificités. Parmi lesquelles, le caméléon panthère, animal emblématique de la fantaisie et de la richesse du vivant. Une nouvelle étude de Michel Milinkovitch, professeur de génétique, évolution et biophysique à l'Université de Genève (UNIGE), menée en étroite collaboration avec des collègues malgaches, révèle que cette espèce reptilienne de légende, qui ne vit qu'à Madagascar, cache en fait onze espèces distinctes. Les résultats de ces recherches paraissent dans le dernier numéro de la revue Molecular Ecology. Ils disent aussi l'urgence de protéger le territoire malgache.

En collaboration avec le professeur Achille Raselimanana de l'Université d'Antananarivo, des chercheurs du département de Génétique et Evolution de la Faculté des sciences de l'UNIGE, emmenés par Michel Milinkovitch, ont cherché à saisir les ressorts génétiques de l'incroyable palette colorimétrique présentée par le caméléon panthère. Leurs mesures, effectuées sur le terrain à Madagascar, révèlent que ce sont en fait plusieurs espèces qui coexistent et qui présentent ces gammes de teintes exceptionnellement diversifiées.