a-la-une-175Le discours royal du 14 octobre est limpide. Il s’attaque fermement à l’une des tares majeures du système institutionnel national : l’administration. La nécessité de l’amélioration de sa relation avec les citoyens, et son corolaire l’extirpation en son sein du clientélisme, de la corruption et du passe-droit, est évoquée sans détour. L’idée de la « ‘amâna », la noblesse dans l’action et l’éthique politique, qui placent l’intérêt général au-dessus de tout, s’y trouvent glorifiées. Le discours du Souverain fait obligation à l’administration « d’être au service du citoyen » marocain, quels que soient sa qualité, sa chapelle religieuse et partisane ou ses lieux de résidence.

Il s’agit en l’occurrence de rompre avec la conception d’une administration opaque, aux méthodes d’accueil et de décision surannées, constituant un frein au développent économique et un obstacle à des relations humaines et citoyennes apaisées. Il est donc impératif que les termes de ce discours soient traduits, sans tergiversations, en actes concrets, afin de concilier le Dire Souverain avec le Faire administratif.

Tous les secteurs de la vie publique marocaine sont concernés par l’injonction royale. Mais, il y a aujourd’hui des dossiers qui ne peuvent attendre outre mesure. Le dossier des marocaines installées dans certains pays du Golfe rentre absolument dans cette catégorie au regard de ses implications humaines et diplomatiques.

Ces marocaines lancent à partir des pays du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite, des appels de détresse. Elles y font part de leur souffrance et des humiliations qu’elles subissent au quotidien. Des cas flagrants et affligeants de maltraitance, qui montrent à quel point ce quotidien est insupportable, emplissent les pages web et les forums des réseaux sociaux. Ce sont de véritables appels à l’aide. Malheureusement, ces appels ne semblent pas susciter l’écho qu’ils méritent.

L’association Almohagir et son Collectif (CAI) décident, en conséquence, de briser ce silence et de dénoncer les compromissions qui entachent ce dossier. Ils considèrent :

-  Qu’il n’est pas tolérable de laisser ces femmes seules, dans la précarité et l’isolement ;

-  Qu’il est indigne du pays de laisser ces femmes entre les griffes de professionnels de la traite des humains à Riad ou ailleurs. A ce propos, les Agences nationales qui envoient ces jeunes femmes et ces épouses vers des milieux incertains et dégradés, doivent rendre des comptes ;

-  Qu’il est du devoir et de la mission des institutions concernées par les affaires des MRE, de prendre ce dossier au sérieux. Le Ministère des Affaires Etrangères, celui des MRE, le CCME, le CNDH et les Fondations, ont l’obligation, politique et morale, d’œuvrer pour que des solutions justes et pérennes, qui préservent la dignité de la femme marocaine et promeuvent les droits des MRE en général, soient trouvées et mises en pratique rapidement. En effet, “gérer les affaires des citoyens et faire aboutir leurs démarches est une responsabilité nationale et une charge considérable qui ne souffrent ni laisser-aller ni procrastination » (Discours de SM le Roi devant le Parlement, le 14 octobre 2016).

C’est pour toutes ces raisons que l’association Almohagir et son Collectif Associatif International (CAI), conscients de la gravité de la situation, lancent un Appel pressant à tous, en premier lieu, les institutions nationales et les ONG, pour que cessent les atteintes à l’image et à la dignité de citoyennes marocaines démunies, dont le seul délit est de chercher un travail et croire à la solidarité et à la sincérité de pays frères. Ne rien faire pour leur venir en aide, serait une dérobade impardonnable.

Et si les institutions concernées par ce dossier continuent à adopter la politique de l’autruche, pour ne pas brusquer les susceptibilités des pays concernés, alors, comme l’affirme le Souverain Chérifien, « ces institutions seraient inutiles et n’auraient même pas de raison d’être”.

Pour Almohagir et le Collectif Associatif International (CAI-almohagir)

Mohammed Mraizika (président-fondateur)

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